Après avoir profiter de mes propres tâchés, j'apprends une rumeur disant qu'un autre appaloosa serait en pension au cwr's club. Quelle ne fut pas ma joie de découvrir cette adorable bouille lorsque je débarquai dans l'écurie. Lentement, mais sûrement, j'entre ouvris la porte de son boxe.
_Bonsoir ma belle, je vois que tu ne dors pas !Effectivement la jument avait l'air stressée. Les yeux posés sur moi, la jument tressaillit aussitôt. En réponse à son geste je m'accroupis devant elle, les yeux plantés dans les siens. Elle ne sembla pas comprendre pourquoi je m'étais mise là et fit comme si elle était redevenue seule dans son boxe.
M'assurant que ma présence lui posait moins de problèmes que lors de mon arrivée, je consacrai une bonne dizaines de minutes à m'approcher d'elle, puis revenir à ma position de départ. J'anticipais son mouvement de retrait et me reculais juste avant qu'elle ne le fasse. Ce procédé bien connu dans le monde de l'éthologie semblait faire ses preuves : je n'étais plus qu'à quelques centimètres d'elle.
Toujours d'une lenteur sans faille je tendis ma paume de main bien en vue de la belle Sharp Neeles, puis la laissa à sa disposition pour la sentir. Elle m'effleura la peau du bout des naseaux puis tenta de venir me sentir le visage. Je me détendis, lui transmettait toutes les bonnes ondes dont j'étais capable, et la laissai m'inspecter à sa guise. Pas méchante pour un sous elle sembla légèrement rassurée, puis se mit à machouiller son foin sans grand intérêt.
_Tu as l'air d'être maline jeune fille, tu es en tout cas remarquablement belle.Tranquillement, je me remis debout, adoptant une posture non agressive envers la belle tâché qui fit par contre un pas en arrière.
Toujours prévoyante je mis mes mains dans mes poches et en ressortit un petit flacon d'huiles essentielles de lavande. Elles avaient la particularité de pouvoir calmer des chevaux en stress, sous couvert que l'on puisse leur faire un léger massage avec. Le but de ma visite de ce soir n'était pas de la câliner direct : il fallait que je prenne mon temps avec elle, aussi je mis quelques gouttes de lavande dans ma main, la frotta puis la représenta à la jument.
Sharp sembla attirer par l'odeur : elle tendit son encolure au maximum, me montrant par la même occasion toute l'étendue de sa superbe souplesse, puis se risqua à me lécher la main, non sans l'avoir longuement renifler au préalable.
_Bien ma belle, très bien. Si tu aimes cette odeur, ne te gène pas j'ai emmené un flacon complet.Ses yeux doux reflétaient une intelligence certaine, preuve qu'elle comprenait ce que je lui disais. Oui, cela pouvait paraître futile mais j'étais de ces gens qui croyaient que parler à un cheval c'était comme avoir une conversation avec une personne qui n'irait qu'à l'essentiel : un cheval sait très bien s'exprimer, il n'a nullement besoin de parole pour cela.
Consciente que la lavande allait vite la lasser je sortis de ma poche une autre boîte, qui celle ci contenait de la poudre de noisette, dont les proprietés étaient elles aussi reconnues pour apaiser les chevaux.
Sans se faire prier bien longtemps, la jument lécha la presque totalité de ma poudre qu'elle sembla apprécier. Depuis le début de la séance dégustation Sharp s'était rapprochée de moi, et ses oreilles semblaient déjà plus droites.
Décidant de m'arrêter là je pris néanmoins le temps de lui donner un peu de foin frais, quelques brins de luzerne sèche et enfin, quelques gouttes de lavande dans son eau de boisson, cela l'aiderait à la détendre et à passer une meilleure nuit.
Avant de partir, la belle tâché me laissa lui caresser le chanfrein, puis remonter gratter entre ses yeux.
_Adorable, tu es adorable. Demain ma belle, on continuera de faire connaissance tout en douceur et je te redonnerais de la noisette, promis !Une dernière gratouille et bonne nuit, belle appaloosa.